Les paroissiens d’Osny
ont participé au Synode

C’est au cœur des messes dominicales que la paroisse d’Osny a pris le temps de réfléchir aux questions du Synode. Une réflexion collégiale, à tous les niveaux de l’Église, sous le regard de l’Esprit Saint. Témoignage.

Il est 11h, nous sommes en plein cœur de la messe dominicale. Après son homélie, le prêtre vient d’invoquer l’Esprit Saint. A sa demande, nous nous répartissons en petits groupes de 3 ou 4 pour réfléchir à la question de la semaine. Équipés de la feuille et du stylo qui nous ont été remis, nous commençons nos échanges.

Nous n’avons pas tous les mêmes avis, débattons et inscrivons finalement ce qu’il ressort de nos discussions sur le document pour le remettre dans la corbeille des offrandes. Car, oui, ces pensées, remarques, questions, prières, offrandes à Dieu, seront déposées aux côtés de la quête et du Panier du Frère.

Les richesses reçues seront lues à la fin d’une messe. Il est important que nous sachions que nous avons été entendus et que les idées soient partagées entre toutes et tous.

L’Équipe d’Animation Pastorale relira tous ces écrits. Toutes ces richesses seront synthétisées et préparées pour être relues à la fin d’une messe (voir encadré ci-dessous). Il est en effet important que nous sachions que nous avons été entendus et que les idées soient partagées entre toutes et tous. Cette synthèse sera ensuite transmises à l’équipe diocésaine en charge du Synode dans notre diocèse.

La synthèse qui a été lue à la messe

Qu’est-ce qui pourrait renforcer votre confiance en l’église ?
Et comment ?

L’engagement et le courage dans les discours du Pape rassurent et renforcent notre confiance. Que l’église continue à prendre position sur les différents sujets et problématiques de ce monde. Que les histoires d’abus de toutes sortes ne soient pas étouffées. Qu’il y ait plus de simplicité et d’humilité au niveau de la hiérarchie, que le pape, les cardinaux et les évêques soient plus accessibles, ne plus avoir recours à « excellence » ou « monseigneur », qu’ils soient attentifs et plus proches des fidèles.
Que les prêtres soient des guides. Qu’ils partagent leurs responsabilités. Qu’en dehors des messes, il y ait des temps de rencontres conviviales pour se rapprocher les uns des autres et tisser des liens. Qu’il y ait des groupes de paroles et d’échanges pour se mettre à l’écoute de ceux qu’on n’entend pas. Qu’il y ait des formations et des rencontres intergénérationnelles. 
Qu’il y ait une transparence dans les dons et une visibilité sur tous les projets.

Panser les blessures. Comment l’Eglise peut-elle mieux vous accompagner dans votre souffrance ?

Par le sacrement de Réconciliation (souvent proposé parmi les réponses données). Certains souhaiteraient qu’il y ait un temps de confession proposé avant ou après la messe. Par la communion et le partage de l’Eucharistie, soit en portant la communion aux personnes ne pouvant se déplacer ou bien en organisant un co-voiturage pour amener les malades à la messe. En témoignant plus de fraternité en visitant les souffrants, les personnes handicapées. Proposer le sacrement des malades en communauté. Organiser des sorties avec les malades et les personnes handicapées. 
Par une écoute bienveillante et des échanges dans des groupes de soutien, de prière et de louanges, ouverts aux personnes souffrant physiquement ou moralement. Que le père Juvénal ou le père Philippe fasse savoir à la communauté qui est malade ou seul et aurait besoin d’aide, pour que nous nous sentions tous concernés pour leur apporter attention et écoute en les visitant et notre soutien par la prière. Par des visites du prêtre lui-même aux personnes seules ou malades. L’Église pourrait proposer une formation à l’écoute fraternelle pour les personnes qui le souhaitent. Avancer vers plus d’humanité en se soutenant les uns les autres par l’écoute, la prière et la présence attentive envers chaque membre de la communauté, en particulier envers les nouveaux arrivants. En participant à des groupes de partage de la Parole de Dieu. 
L’Église doit évoluer avec son temps : c’est-à dire envisager la possibilité de mariage des prêtres ou l’ordination de femmes. Ne pas fermer les yeux sur le rapport de la CIASE. Permettre une meilleure communication entre les fidèles et entre les fidèles et les prêtres. En s’ouvrant à d’autres associations, y compris laïques. En priant le Rosaire. En proposant des temps de rencontre chaleureux et bienveillants après la messe pour faire mieux connaissance entre nous, y compris avec les malades et les souffrants.

Quels rêves, quelles espérances avez-vous pour l’Église ? Qu’aimeriez- vous voir naître ?

Nombreux sont ceux qui ont évoqué une église fraternelle, ayant le souci des autres, une église à l’écoute et au service des plus pauvres, les plus démunis, les sans-logis, les personnes âgées, les personnes handicapées. Qu’à l’image et dans l’esprit des premières communautés chrétiennes, elle soit solidaire, tolérante, qu’elle soit un lieu convivial, de partage, d’entraide et d’échanges de la parole de Dieu. Qu’elle soit fidèle à l’évangile. Une église dynamique. 
Que chacun trouve sa place en toute liberté et soit porté par un esprit et une volonté missionnaire. Que les jeunes soient mobilisés pas seulement au moment des FRAT. Une Église ouverte, tournée vers l’extérieur. Une église attentive aux questions de ce monde. Il y a certes l’Église verte mais il y a d’autres sujets pour lesquels il faut se sensibiliser. Une Église transparente, qu’elle puisse se relever de toutes ses affaires et donner une meilleure image médiatique. Qu’elle prenne position sur les différentes problématiques de ce monde. Organiser des assemblées paroissiales pour que chacun puisse s’exprimer pour une collégialité. Donner aussi une place aux femmes qu’elles puissent officier. Que les prêtres ne soient pas tenus au célibat mais qu’ils puissent se marier.

Inter-religieux, société, paroisse, famille. Comment l’Eglise peut-elle m’aider à tisser des relations ?

Nous avons un point commun en venant à l’église : nous partageons une même foi, c’est le Christ qui nous lie. C’est par l’intermédiaire du prêtre que nous sommes mis en relation les uns avec les autres. 
Dans les homélies, le prêtre doit plus insister sur le fait que c’est en sachant se donner, en participant aux activités de la paroisse que l’on peut lutter contre la tentation de se mettre en retrait ou la peur d’aller vers les autres. Dans l’homélie, les fidèles doivent trouver la force de mettre en œuvre la Parole de Dieu dans leur vie de tous les jours.  La communauté doit être force de proposition face aux problèmes rencontrés dans l’Église et à l’extérieur de l’Église. 
En ayant plus de relations entre laïcs et consacrés, en favorisant par exemple des rencontres conviviales après la messe (repas, jeux, apéritifs …). Tout cela a été mis entre parenthèses depuis l’apparition du Covid. La paroisse peut être un lieu d’échanges et de rencontres si on veut bien arriver un peu avant le début de la messe et si on prend le temps de rester un peu après… En étant à l’écoute de l’autre en toute humilité sans jugement et sans égoïsme. 
Nos prêtres doivent s’impliquer dans le dialogue inter-religieux en proposant à la communauté des rencontres avec des musulmans, des juifs, des protestants de notre ville (ce sont souvent nos voisins de quartier) et pourquoi pas en partageant un repas avec eux. 
En gardant le contact avec les personnes qui sont venues demander quelque chose à l’Église (baptême, mariage, obsèques) et en les invitant à nos rencontres festives. En créant des groupes d’échanges intergénérationnels sur divers sujets de société avec un regard chrétien. En proposant des activités pour les personnes travaillant en horaires décalés. En proposant des rencontres pour personnes âgées en journée.

Quels regards portez-vous sur l’Église ? Comment vous y sentez-vous ?

La grande majorité s’y sent bien pour prier. On en apprécie l’accueil, la bienveillance, la fraternité, la rencontre, la convivialité, la cohésion, la prière. On y fait corps. Certaines personnes expriment un malaise mais y viennent quand même : on y ressent un manque d’ouverture, de compassion, de tolérance, d’attention. Certaines la considèrent blessée du dedans. On n’y prête pas assez attention aux personnes qui se sentent exclues par l’âge, la maladie, etc. L’Église est parfois jugée pas très fraternelle ou pas très joyeuse, pas assez attentive aux difficultés de certains. L’Église devrait s’adapter aux jeunes pour les faire plus participer.

Mattieu Guionnet
Avril 2022


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