Je voudrais marcher aux côtés de mon Seigneur !

Des personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif se sont retrouvées ce 23 avril 2024, pour échanger sur le passage des pèlerins d’Emmaüs dans l’évangile selon saint Luc. Echos des partages.

Nous étions une quinzaine de personnes ce mardi, pour ce temps amical et de partage autour du texte de Luc, tout en chantant « Je voudrais marcher aux côtés de mon Seigneur ! » Voici les échos de notre partage : 

  • Ce texte est d’une actualité incroyable, avec le dernier verset qui évoque Jérusalem « A vous d’en être les témoins » Il faudrait bien que nos politiques entendent cela…
  • Sans parler de l’Ukraine, du Yémen, de l’Iran … du Soudan, d’Haïti, etc.
  • Et pourtant Jésus est présent dans tous ces lieux. On a peine à le croire parfois !
  • Toute personne, qui évolue dans un milieu difficile, par exemple un soignant, peut évoquer cela dans le respect de la laïcité. Les actions peuvent l’évoquer, sans mettre forcément des mots.

J’ai compris une chose : Jésus est en chaque personne. Et je ne le vois pas toujours…

  • Avec mon éducation, j’ai compris que Jésus est en chaque personne. Je ne le vois pas toujours. Mais quand je rencontre quelqu’un en difficulté, pauvre, malade, j’ai envie de faire quelque chose. Sinon, je ne pense pas forcément que Jésus est présent en ces personnes-là !
  • Je me souviens de ma grand-mère. Elle était tellement accueillante qu’on lui amenait beaucoup de monde. Et elle soignait tout le monde, elle donnait à manger, comme si la personne était Jésus !
  • Moi, j’ai du mal à faire confiance. On n’est jamais sûrs que ces personnes sont bien dans leur vie. Je me suis fait tellement avoir.
  • Moi, je fais confiance d’emblée !
  • Moi aussi, parfois jusqu’à la naïveté !
  • On dit : « Aux innocents, les mains pleines ».
  • C’est pas mal de prendre le parti-pris de la confiance
  • Oui, mais moi, je ne peux pas. J’ai été tellement mal considéré dans mon travail !
  • C’est vrai. Si après coup, je découvre que je me suis fait avoir, je suis déçue. Mais je préfère quand même faire confiance.

Je me souviens de ma grand-mère. Elle était tellement accueillante qu’on lui amenait beaucoup de monde. Et elle soignait tout le monde, elle donnait à manger, comme si la personne était Jésus !

  • Au début du texte, j’aime bien « Ils racontaient ». Les belles rencontres, les grandes joies, on ne peut que les partager ! Je me demandais si je le faisais suffisamement avec l’amour du Seigneur ?
  • Moi, ce qui me frappe surtout, c’est cette phrase « comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent » : Jésus ne s’approche pas. Il est là ! Ça rappelle l’autre parole de Jésus « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » C’est ce qu’on vit en Eglise. Personnellement, à la messe, je me sens à table avec les apôtres et avec Jésus C’est ça l’Eucharistie. Et quand il m’arrive de donner la communion, je le vis avec mes tripes, avec intériorité.
  • Moi, je ne peux pas donner la communion.

Une religieuse visitait régulièrement une personne âgée non croyante. Un jour elle lui a dit « ton Jésus, s’il existe, c’est toi ! »

  • Moi, je vois la présence du Seigneur en regardant les autres agir. Parfois, je me dis que ce ne serait pas possible sans Dieu, que c’est le Christ qui fait ça à travers eux… ça me rappelle une histoire. Une religieuse visitait régulièrement une personne âgée non croyante. Un jour elle lui a dit « ton Jésus, s’il existe, c’est toi ! » L’écoute, le sourire, etc., tout ça témoigne de la présence du Seigneur.
  • Oui, c’est vrai de tout le monde ! Chacun a en lui une part de divinité, même les personnes qui nous heurtent !
  • Dans le texte, je suis frappée par l’attitude de Jésus, par son humanité. Pour se faire reconnaître il utilise des mots, des attitudes que les disciples sont capables de comprendre ! Il montre son corps, ses mains, son côté, il demande à manger, il leur parle des Ecritures… Il se met à leur portée pour faciliter la reconnaissance et la rencontre !
  • Ça ne devait pas être facile pour eux de reconnaître Jésus…
  • Nous sommes les temples de l’Esprit. En chacun de nous, l’Esprit est là. Si on y croyait vraiment…
  • Je me demande si Dieu est présent dans les non croyants aussi ?
  • Oui, en tout le monde.

Ce qui nous empêche de reconnaître le Seigneur présent, c’est la fermeture du cœur.

  • Alors pourquoi le mal, tellement de mal dans le monde ?
  • Parce que nous sommes libres, parce que Dieu n’agit pas par nous à notre insu..
  • Qui que nous soyons, qu’on ait de l’argent ou non, qu’on soit puissant ou non, le Seigneur est présent en nous. De grands mystiques comme Saint Jean de la Croix, Thérèse d’Avila, parlaient de la présence divine dans l’âme profonde. Nous ne sommes pas Dieu ! Mais nous sommes habités de la présence divine.
  • Personnellement, je reconnais la présence du Seigneur dans la bienveillance des personnes qui m’entourent et dans nos actions.
  • Mais on peut perdre confiance quand on a fait quelque chose pour l’autre et qu’il nous renvoie de l’agressivité.
  • C’est vrai, mais notre don doit être gratuit, sans attendre de retour.
  • On peut reconnaître aussi Jésus par sa grâce, par ce qu’il nous donne. Dans ce texte, c‘est la compréhension des Ecritures. Jésus lui-même ouvre nos esprits à sa Parole
  • Oui, et à nous de laisser parler l’intelligence du cœur que le Seigneur nous inspire. On le sent quand ça vient du Seigneur. Par exemple une belle homélie d’un prêtre. On sent qu’elle a été préparée et qu’elle est inspirée par le Seigneur.
  • Moi, je reconnais la présence du Seigneur plutôt dans une action discrète que dans une parole.
  • Ce sont souvent les tâches les plus humbles qui nous montrent la présence du Seigneur.
  • Pour moi, c’était dans des réunions d’ACO avec mes parents.
  • Et moi, je me souviens encore quand j’ai eu la chance de faire « Marie » dans une crèche vivante. Ça avait été un beau moment de paix.
  • Ce qui nous empêche de reconnaître le Seigneur présent, c’est la fermeture du cœur.

Nous terminons par ces mots du pape François

« Le secret de la route qui conduit à Emmaüs est entièrement là : même si les apparences semblent contraires, nous continuons à être aimés, et Dieu ne cessera jamais de nous aimer… Dieu marchera toujours avec nous, toujours, même dans les moments les plus douloureux, dans les moments les plus sombres, même dans les moments d’échec. Le Seigneur est là. Et c’est notre Espérance. Allons de l’avant avec cette Espérance ! »

Recueilli par Geneviève Robert
Avril 2024

Illustrations : Bernadette Lopez
www.evangile-et-peinture.org
www.bernalopez.org


CONTACT

Groupe « Amitié-Espérance-Arc-en-Ciel »
du Val-d’Oise
Contact : ae-arcenciel@catholique95.fr

Evangile selon saint Luc
Chapitre 24 – Les pèlerins d’Emmaüs


« À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

En savoir plus sur
« Amitié Espérance – Arc en Ciel »

Amitié-Espérance-Arc-en-Ciel propose une présence auprès de personnes éprouvées par la souffrance psychique ou liée à un état dépressif.

Le mouvement rassemble des personnes qui témoignent de l’amitié et de l’Espérance au cœur même de leur fragilité. Il se veut un lieu d’accueil, d’écoute, de partage, de rencontres, au travers des expériences de la vie ordinaire. Il permet de cheminer au sein d’un groupe, composé d’accompagnants et de personnes fragiles. L’isolement peut ainsi être brisé. Le groupe est un espace convivial où chaque personne est accueillie, écoutée…

Pour que chacune conserve toute sa dignité et prenne sa place dans la société et dans l’Église. Ce mouvement diocésain est sous la responsabilité du Service de la Pastorale de la Santé du diocèse de Pontoise.


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