Etienne est prêtre
pour le Val-d’Oise

Dimanche 27 juin 2021 à la cathédrale de Pontoise, Etienne Matrot a été ordonné prêtre pour le Val-d’Oise. Voir les photos et lire l’homélie de Mgr Stanislas Lalanne.

 Homélie de Mgr Stanislas Lalanne
pour l’ordination presbytérale d’Etienne Matrot
Cathédrale Saint Maclou
dimanche 27 juin 2021

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés […] Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que vous alliez, que vous portiez du fruit. »

Etienne, c’est bien cette expérience inouïe que tu as faite, voici neuf ans, d’être choisi par le Seigneur.

Tu me l’as écrit tout récemment : « Ce jour de mars 2012, le regard de Dieu s’est posé sur moi. Ou plutôt nos regards se sont croisés : sa volonté rencontrait enfin la mienne, son désir devenait le mien. Quel était ce regard pour que mon cœur se soit enflammé d’une joie ineffable telle que je n’en avais pas connu auparavant ? Le regard d’un Dieu qui aime, qui fait confiance, qui espère. »

Tout est dit ! Une histoire d’amour. Et c’est bien d’amour dont Jésus a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieu.

Dans sa bouche, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali parfois, redevient grand et porteur d’espérance. Presqu’à chaque ligne se trouve le mot amour ou l’un de ses dérivés : aimer, amis : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis. »

Groupe de jeunes en plein Air

« Demeurez dans mon amour. » Entendons : demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et, effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, pour Marie, sa mère, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles de la vie éternelle.

Et ils savent ce que cela veut dire, comme nous le savons nous-mêmes : l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel :

  • une initiative, car Jésus n’attend pas, pour nous aimer, que nous soyons aimables, que nous puissions être fiers de nous : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis» ;
  • un appel à annoncer à temps et à contretemps cet amour gratuit. Nous l’avons entendu de la bouche d’Isaïe « Le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé…»
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Et c’est bien cet appel que tu as entendu. Tu me l’as écrit dans ta lettre me demandant d’être ordonné prêtre : « Il y a dans notre monde tant d’hommes perdus ou déboussolés, tant de voies sans issue ; aujourd’hui, plus que jamais, la mission de l’Eglise est exaltante […] Je veux être prêtre pour désigner la seule voie que l’on puisse emprunter sans crainte de se perdre. Je désire être pasteur pour conduire les brebis du Seigneur dans de verts pâturages : la joie d’être connu et aimé par notre Créateur et Sauveur, l’espérance d’être appelé à la vie en plénitude, l’impatience de la réconciliation et de la paix véritable. »

Etienne, par cette ordination, tu vas donner à voir cet amour inlassable du Père qui a envoyé son Fils dans le monde pour réconcilier le monde avec lui, l’amour du Christ pour l’humanité qui le conduit jusqu’à livrer sa vie pour le salut des hommes.

Cet amour universel prend une expression particulière dans ta vie : cet amour que tu as ressenti de la part du Christ posant sur toi son regard. L’amour qui t’a conduit pas à pas à désirer donner tout, par amour de Dieu et par amour des hommes.

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Voici que le Christ t’envoie pour être ministre de son Eglise, témoin de la Bonne Nouvelle annoncée à tout homme : ministre de la consolation, ministre de la paix, ministre de l’amour, ministre de la miséricorde et de la réconciliation.

Tu pourras dire comme Paul : « Ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes ; c’est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus. »

Quel beau ministère ! Quelle belle mission ! Cette joie de l’amour n’est pas la joie de la possession. C’est la joie du don de soi.

La joie de l’amour, c’est d’apprendre jour après jour que l’on devient soi-même en se donnant aux autres.

La joie de l’amour, c’est d’apprendre que l’on grandit dans son identité personnelle en acceptant de diminuer pour que le Christ, lui, puisse grandir et occuper la place dans notre relation avec les autres.

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Le ministère auquel tu vas participer et auquel tu vas être agrégé par l’imposition de mes mains et celles de tous les prêtres ne sera pas le ministère de ta satisfaction personnelle. On n’exerce pas notre ministère en libéral ! Et, cependant, ce ministère sera ta joie.

Autour de toi, les prêtres, qui ont peu ou beaucoup d’années de sacerdoce sont les témoins de la joie qu’ils ont reçue en acceptant de donner toute leur vie sans réserve. Chacun pourrait te dire comment le Seigneur l’a conduit au long de ces années.

Tous te diraient comment cette joie du Christ, cette joie de l’amour n’est pas exempte d’épreuves, de difficultés, de tentations, de fatigues, d’appréhensions, de blessures peut-être, pas plus que la vie de tout être humain !

Ils te diraient surtout comment le Christ leur a permis de renouveler sans cesse le premier don de leur amour. Ils témoignent que la fidélité du Christ n’est pas une illusion. Elle a été le fondement de leur propre fidélité. Et j’en rends grâce avec eux.

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Le premier témoignage que nous devons à nos frères, ce n’est pas d’abord l’enseignement que nous leur donnons, même s’ils ont besoin, bien sûr, que nous leur annoncions le Christ avec des mots.

Le premier témoignage que nous donnons à nos frères, c’est le signe que l’amour du Père, l’attachement au Christ, la plénitude de l’Esprit Saint rendent pleines et épanouies nos existences. Le premier témoignage que nous donnons à nos frères, c’est que Dieu seul suffit pour combler la vie d’un homme.

Etienne, tu entres dans un corps vivant, où tu es attendu, où tu vas être reçu avec joie et affection.

Mais ta vie de prêtre, la figure concrète de ton ministère, nul ne peut t’en prédire la forme et le contenu… Et toi non plus ! Mais elle demandera, à coup sûr, de l’audace et de l’imagination pastorale.

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Quoi qu’il arrive, pas question de se laisser enfermer dans son jardin intérieur. Notre société traverse une crise qui fait émerger les questions existentielles, les questions du sens, les plus fondamentales. Eh bien, le Seigneur nous envoie pour répondre aux multiples faims et aux multiples attentes de nos contemporains.

Certainement, un ministère dans l’itinérance, à la manière des apôtres, toujours un pas devant pour empêcher les communautés de se replier sur elles-mêmes, pour les inviter à aller rejoindre nos frères sur leur route et leur témoigner de la joie de croire.

Vous me direz : cette mission est immense, elle déborde de toute façon nos forces et nos moyens. C’est vrai ! Paul l’affirme lui-même : « Ce trésor, nous le portons comme dans des vases d’argile. » Tout cela peut paraître au-delà de nos forces. De fait si nous ne comptons que sur nos propres forces !

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Mais, Etienne, tu pourras compter sur la force de l’Esprit Saint mais aussi sur le soutien des prêtres, des diacres et des communautés dont tu seras le pasteur.

Alors, frères et sœurs, en ce jour, rendons grâce à Dieu qui manifeste aujourd’hui la fécondité et la richesse de son amour.  Rendons grâce à Dieu pour Etienne qui va être consacré dans le sacerdoce et qui fait l’offrande de sa vie pour le service des frères.

Rendons grâce à Dieu pour la vie de nos communautés chrétiennes. Rendons grâce à Dieu car il veut nous conduire jusqu’à la plénitude de la vie. Amen.

Groupe de jeunes en plein Air
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27 juin 2021
Photos : Charles-Edouard Baudouin

Etienne Matrot, un jeune prêtre en banlieue raconte sa vocation

Une interview du Figaro

Vivre ou revivre la célébration d’ordination d’Etienne

Les premières messes présidées
par Etienne Matrot

  • Lundi 28 juin à 19h en l’église Notre-Dame de Pontoise
  • Mardi 29 juin à 19h en l’église St-Michel de Goussainville
  • Mercredi 30 juin à 19h au Carmel St-Joseph de Pontoise
  • Jeudi 1er juillet à 19h en l’église Ozanam de Cergy
  • Vendredi 2 juillet à 19h en la Basilique d’Argenteuil
  • Samedi 3 juillet à 18h30 en la Collégiale de Montmorency
  • Dimanche 4 juillet à 10h en l’église St-Christophe de Cergy-Village
  • Dimanche 11 juillet à 11h en la Basilique St-Epvre de Nancy.

Remerciements du Père Etienne Matrot

Jeunes Unicef

Aujourd’hui le Seigneur s’est penché sur son serviteur et en a fait l’un de ses prêtres. Avec vous je veux bénir notre Dieu et lui rendre grâce. Être pour Dieu une « louange de gloire » comme disait sainte Elisabeth de la Trinité. À lui seul revient tout honneur et toute gloire. Et parce qu’il nous permet de partager sa gloire, je veux remercier tous ceux qui sur mon chemin ont été des reflets de la bonté et de la beauté de Dieu, me permettant de répondre à son appel.

Merci à vous mes parents, de m’avoir transmis le trésor de la foi. Merci à vous mes frères et sœurs, merci à toute ma famille, merci à mes amis, de tous horizons, pour votre affection. Merci à vous, tous les fidèles du diocèse, les paroissiens de Montmorency, de Goussainville, de Cergy, vous qui avez été des formateurs exigeants et que j’ai été si heureux de servir. Merci au séminaire Saint-Sulpice, au supérieur, aux membres du conseil, aux professeurs, aux employés, merci à vous chers petits frères séminaristes pour ces belles années. Merci aux prêtres, vous mes pères et désormais mes frères, à qui je dois tant, particulièrement depuis mes années étudiantes, vous qui avez été pour moi père spirituel, aumôniers des étudiants, responsables des vocations, responsables des séminaristes, curés d’insertion, aumôniers de camp, de pèlerinages… Merci à vous Monseigneur d’être un père bienveillant et attentif, merci de m’avoir ordonné prêtre. Je suis infiniment heureux d’entrer aujourd’hui dans ce beau presbyterium du diocèse de Pontoise pour servir Dieu et l’annoncer au monde.

Merci enfin à tous ceux qui font de ce jour une grande fête pour notre diocèse : merci à Avelino Marino, notre chef de chœur et à tout le chœur diocésain, merci à Philippe Bardon notre organiste, merci à Blandine, ma sœur, au violon, merci au père Sébastien Thomas, aux servants et servantes pour la beauté de la liturgie, merci au service communication du diocèse, merci au père Hughes de la Villegeorges et aux équipes de la cathédrale, merci à Carine et Olivier Lamy et aux très nombreuses petits mains qui ont préparé le grand buffet qui va suivre. Vous êtes tous invités à rejoindre le parc de l’institution Saint-Stanislas à Osny.

Chers frères et sœurs, vous vous réjouissez parce que notre Église compte un nouveau prêtre, et vous avez raison. Et le plus beau cadeau que vous puissiez me faire, que vous puissiez nous faire – j’inclus tous mes frères prêtres – est de ne pas nous mettre sur un piédestal. Nous ne sommes pas en surplomb, nous sommes au pied de la Croix du Christ. Ça n’est pas nous qu’il faut regarder, mais Celui qui est crucifié. Je vais désormais prononcer chaque jour les paroles les plus bouleversantes qu’un homme puisse prononcer : « Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang versé pour vous. » Paroles de l’Homme-Dieu qui nous a aimé à en mourir. Paroles que les prêtres ont la mission de redire sans relâche jusqu’à la fin du monde.

Je ne peux m’approcher de ce grand mystère qu’en me reconnaissant tout pauvre. Avec vous, je m’en remets à la douceur de la Vierge Marie, mère du Christ, l’Unique Grand Prêtre, mère des prêtres. Elle ne se lasse pas de veiller sur ses enfants. Alors avec vous je lui confie ma nouvelle vie de prêtre qui commence aujourd’hui.

Je vous salue Marie.


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