De Pontoise à Saint-Pierre : itinéraire d’un diocèse en marche

Une famille cergyssoise nous partage son expérience de pèlerinage diocésain à Rome…

« Nous partîmes » à trois, « mais par un prompt renfort, nous nous vîmes » sept cents en arrivant à l’aéroport.

Il est cinq heures, Pontoise s’éveille ! Un pèlerinage commence toujours par un premier acte de foi : est-ce celui de croire qu’il existe une sainteté à se lever avant le soleil ? Mais déjà, le mot « pèlerin » reprend tout son sens : l’étranger qui part, vers un lieu saint… En fait, pour l’heure, il cherche son premier café. Le groupe se rassemble. Nous sommes tous pourvus du même sac sur le dos et autour du cou, d’une étole de couleur jaune improbable (une touche de lumière…ou de fluo, c’est selon), qui seront redoutablement efficaces pour le repérage. Il est huit heures, nous voilà arrivés dans une nouvelle contrée pour pérégriner…

1er jour

Ce premier jour nous entraîne sur la Via Appia, cette antique route où chaque pas résonne du martyre des premiers chrétiens, puis nous mène jusqu’aux catacombes de Saint-Calixte, au sein desquelles le silence semble prier pour nous. Vaste réseau de galeries souterraines creusées au IIe siècle, c’est là où plus de cinq cent mille chrétiens ont été enterrés. C’est aussi là que l’on peut découvrir la tombe de Sainte Cécile. Le plus émouvant sans doute, était de voir les petites tombes infantiles. Avant de quitter ces lieux pleins de mystères, sous un soleil clément nous nous rassemblons pour la messe dominicale dans une « église de verdure ».

Ensuite direction le lieu d’hébergement : la Fraterna Domus ; nous y trouvons un havre de paix où l’on se pose et se repose, se nourrie, se confie et se purifie ; et ensemble, dans la grande chapelle, comme un seul corps renouvelé dans la foi, on y prie le temps de l’Eucharistie.

2ème jour

Le deuxième jour, cap sur la Rome antique : du Capitole au Colisée. Les jambes peinent un peu. Mais s’il y a ceux qu’on perd vite, ceux qui ne vont pas très vite, et ceux qui aimeraient aller plus vite, on découvre bien vite qu’ « on ne peut se porter soi-même ». Il faut toujours l’autre pour avancer : celle qui sourit à celui qui soupire, celui qui chante pour celle qui déchante, ceux qui donnent la main à ceux qui la prennent. Et déjà, « les plus fatigués reprenaient du courage ».

L’après-midi est ensuite consacré aux visites et passages des Portes Saintes des basiliques de Saint-Jean-de-Latran, où nous renouvelons aussi la grâce du baptême et de Sainte-Marie-Majeure. Chaque passage, dans la communion fraternelle, devient une promesse de la grande miséricorde de Dieu.

Le midi, nous déjeunons au restaurant. Oh ! Pas de pâtes ? Pâtes en entrée ou pas, ces bons repas furent toujours des moments conviviaux et l’occasion de partages et de faire connaissance.

3ème jour

Le troisième jour, commencé bien avant le chant du coq, nous entrons par la Porte Sainte de la basilique papale pour la messe dans la Chaire de Saint-Pierre. Quelle grâce ! Au coeur même de la basilique, nous vivons l’Eucharistie ! « Ô temps ! Suspends ton vol ! » Au coeur de l’Église universelle, tout semblait converger vers cet instant. Désormais, nourris de la Sainte Communion, il faut poursuivre notre démarche jubilaire par le sacrement de pénitence. En effet, le soir, excellente organisation oblige, une veillée de réconciliation prolonge notre cheminement : trente prêtres répartis à l’extérieur de l’édifice encerclent la grande chapelle ronde et attendent nos confessions. Difficile d’y échapper ! Oui, l’Espérance a aussi le visage du pardon. Elle ne promet pas un monde sans faute, mais un Dieu qui répare et relève, jusque dans les conséquences de nos égarements.

« Seigneur, écoute ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, sois attentif et agis ! Ne tarde pas ! » (Dn 9, 19).

4ème jour

Le lendemain, nous bénéficions d’un temps libre qu’il semble absolument primordial de conclure par une dégustation de gelati. L’Espérance ne se découvre-t-elle pas aussi dans les plaisirs simples et partagés, entre enchantement et douceurs ? Mais il faut vite aller à Saint-Pierre et trouver la meilleure des places pour l’arrivée du pape (Xavier, avec l’aide de Blaise, y parviendra d’ailleurs idéalement. Quelle bénédiction pour tous !). Léon XIV paraît et c’est « une explosion de vie et de joie ». Ces mêmes mots prononcés au cours de son Audience pour définir la Résurrection, résonnent charnellement en chacun de nous à l’instar des Pèlerins d’Emmaüs, qui, d’abord très tristes, ouvrent enfin les yeux au « geste du pain rompu » ; puis tout devient clair, car la joie revient et avec elle l’Espérance. Le soir, notre évêque nous rappellera que « Dieu rend possible l’impossible » ; il nous invitera à entretenir cette lumière reçue, à rester attentifs, unis, humbles et reconnaissants, à dire « Oui ! Et Merci ! Voilà la plus belle réponse à la grâce donnée. »

5ème jour

Le dernier jour, valises bouclées et âmes allégées, nous devons passer la dernière Porte Sainte de Saint-Paul-hors-les-Murs avant de partir…mais c’est sans compter la visite inopinée de Charles III. Qu’importe ! La royauté prime sur l’évêché ! Soit ! Nous visiterons donc Santa Maria del Popolo et en son sein, nous verrons les merveilles de Caravage et Raphaël. Comme un « clin Dieu », la beauté et la gloire divine nous attendent partout à Rome.

Et nous revoici à l’aéroport, fatigués mais vaillants malgré le train effréné de cette matinée et de ces cinq jours vite passés. Dispersé sur plusieurs vols, le diocèse repart le coeur léger et joyeux. Sept cents pèlerins : un petit échantillon de la nation sainte, un peuple missionnaire qui appartient à Dieu, une infime église remplie d’Espérance.

Nous repartîmes ainsi à sept cents, mais par un prompt retour, nous nous vîmes plus que trois en arrivant à bon port…

Un grand merci aux organisateurs : leur travail titanesque a permis à chacun de vivre pleinement dans l’Espérance ce chemin de foi et de fraternité, afin de le poursuivre dans la charité pour une indulgence plénière.

Raphaëlle, Bertrand et Anne-Laure

31 octobre 2025

 
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Service diocésain des pèlerinages
Directrice diocésaine : Mme Frédérique Le Clercq
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