La profession de foi dans la liturgie de la messe

En cette année jubilaire, nous célébrons le 1700e anniversaire du concile de Nicée, c’est-à-dire le premier des grands conciles œcuméniques qui ont défini la foi qui nous rassemble. L’occasion de redécouvrir le symbole de Nicée Constantinople et la manière de le mettre en œuvre !

En cette année jubilaire, nous célébrons le 1700ème anniversaire du concile de Nicée, c’est-à-dire le premier des grands conciles œcuméniques qui ont défini la foi qui nous rassemble. Nous gardons la mémoire vivante de cet évènement en professant la foi, au cœur de la liturgie dominicale, avec le symbole de Nicée Constantinople. C’est l’occasion de redécouvrir le sens de cet acte liturgique et la manière de le mettre en œuvre !

Voici ce qu’en dit la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), au n°67 :

Le Symbole, ou profession de foi, vise à ce que tout le peuple rassemblé réponde à la parole de Dieu annoncée dans les lectures de la sainte Ecriture et expliquée dans l´homélie, et, en professant la règle de la foi dans une formule approuvée pour l’usage liturgique, se rappelle et professe les grands mystères de la foi avant que ne commence leur célébration dans l’Eucharistie.

Une réponse à la Parole de Dieu

Nous le savons, la liturgie est une réalité dialogale : elle met en œuvre le dialogue entre Dieu et son peuple qui actualise l’alliance. La proclamation du Symbole de la foi s’intègre dans ce dialogue, puisque son but est de permettre aux fidèles de répondre à la Parole de Dieu lue et expliquée : c’est pourquoi il fait partie intégrante de la liturgie de la Parole. Dieu parle et son peuple lui répond par un acte de foi, comme le dit la PGMR au n°55 : « Cette parole divine, le peuple la fait sienne par le silence et les chants, et il y adhère par la profession de foi. » Le fait de se mettre debout manifeste l’engagement de cette réponse.

La liturgie est une réalité dialogale : elle met en œuvre le dialogue entre Dieu et son peuple qui actualise l’alliance.

Cette forme dialogale est manifeste dans le Credo baptismal ; elle nous rappelle que la réponse attendue n’est pas de dire ce que nous croyons, mais si nous croyons, chacun pour notre part, à la révélation que Dieu fait de lui-même et qui est comme résumée dans le Symbole de la foi.

Pourquoi appelle-t-on la profession de foi le Symbole ?

Pour le comprendre, il faut avoir recours au sens étymologique du mot symbole. C’est un mot grec formé de sun, ensemble et ballein, mettre : le symbole, c’est ce qu’on met ensemble. Il désigne, à l’origine, les parties d’un objet qu’on a brisé en deux (un tesson ou un sceau…), dont les moitiés étaient réparties entre deux familles, clans ou cités qui avaient conclu une alliance. En rejoignant ces deux moitiés, on se reconnaissait membres de cette alliance. La liturgie a repris cette idée pour faire du symbole ce qui manifeste l’alliance entre Dieu et les hommes : l’usage partagé d’un élément matériel visible (une parole ou geste rituel, un objet…), permet de se reconnaître participants d’une réalité spirituelle invisible.

On comprend alors pourquoi le credo est désigné par le mot de symbole : le symbole de la foi, ce sont les mots concrets qui nous rassemblent dans une même foi. Personne ne peut dire que sa foi est la foi de toute l’Eglise : nous n’avons la foi qu’en partage avec d’autres. Le cardinal Ratzinger l’explique de manière lumineuse : « Chaque homme ne détient la foi que comme un “symbole”, comme une pièce incomplète et brisée, qui ne saurait trouver son unité et son intégralité qu’en s’unissant aux autres. »

Le symbole de la foi, ce sont les mots concrets qui nous rassemblent dans une même foi.

Le Credo est ainsi le symbole de la foi d’une assemblée concrète, c’est-à-dire le moyen par lequel, dans toutes leurs diversités, les fidèles expriment leur communion dans la foi lors d’une célébration. Plus largement, parce que nulle assemblée n’est l’Eglise à elle seule, il est le symbole de la foi de l’Eglise toute entière, c’est à dire le moyen par lequel les Eglises locales, dans leurs diversités géographiques et culturelles, expriment une même foi dans la communion de l’Eglise universelle.

Le symbole nous fait dire « je » pour mieux vivre du « nous ». « Je crois », et pourtant nous le disons tous ensemble. Nous sommes portés par les autres tout en nous impliquant personnellement. Il n’y pas de communion possible sans que l’apporte ma part.

Croire pour comprendre

Cette approche de la profession de foi affirme la primauté de la dimension symbolique sur la dimension cognitive. Dans le symbole, il y a des mots que nous comprenons, d’autres qui restent encore obscurs ; et nous n’aurons jamais fini d’approfondir le mystère de la foi : c’est normal ! Mais même si nous ne comprenons pas tout, prononcer ces mots avec d’autres nous fait entrer réellement dans le mystère de la foi, en la recevant de l’Eglise et en la partageant avec d’autres. Peu importe que je sois capable ou non de faire un exposé savant sur chacun des termes que je prononce dans le Credo, je reçois le Credo de l’Église et, le proclamant, je me situe dans une assemblée confessante, dans une assemblée qui est unie par la proclamation d’une même foi.

C’est pourquoi il est important de s’approprier, comme un trésor que nous n’aurons jamais fini de déployer, ces mots qui nous viennent de la tradition. Apprenons à les goûter, à nous laisser bercer par le rythme musical des phrases du symbole, à les laisser imprégner notre mémoire. Pour cela, le chant est un moyen précieux : cet anniversaire du concile peut être l’occasion de redécouvrir le credo chanté, comme y invite la PGMR au n°68 : « Le Symbole doit être chanté ou dit par le prêtre avec le peuple, le dimanche et les jours de solennité ». Vous trouverez une proposition de mise en œuvre dans cette lettre.

Janvier 2025

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