Hélène : admise dans l’ordre des vierges du diocèse de Beauvais

Le 2 février 2025, en la fête de la présentation du Seigneur au Temple, Hélène Jouffrault, très impliquée dans notre diocèse, a été admise dans l’ordre des vierges consacrées du diocèse de Beauvais.

Je vous annonce une grande joie pour le diocèse de Beauvais, mais aussi de Pontoise ! Ce samedi 2 février 2025, à la cathédrale Notre-Dame de Senlis, en la fête de la présentation du Seigneur au Temple et fête de la vie consacrée, Hélène Jouffrault a été admise dans l’ordre des vierges du diocèse du Beauvais. Si notre diocèse se réjouis tant, c’est qu’Hélène y fût très impliquée. Elle fût notamment plusieurs années membre de l’équipe de direction de l’École de Prière du diocèse de Pontoise, ce qui valut à nombre d’enfants Val d’Oisiens de bénéficier de ses talents de conteuse, de bricoleuse et d’animatrice hors-pair ! Voici quelques mots de présentation qu’elle a rédigés, ce qui vous permettra de vous joindre à l’action de grâce et à la prière de l’Église entière. Que le Seigneur suscite encore de nombreuses vocations consacrées !

Martin de Hédouville +
Délégué aux vocations du diocèse de Pontoise.

Le témoignage d’Hélène

Troisième d’une fratrie de six enfants, je suis, comme Obélix, tombée dans la marmite lorsque j’étais petite. Née dans une famille pratiquante avec des parents très engagés, aller à la messe le dimanche était pour moi quelque chose de normal, qui faisait partie des activités du weekend. Scolarisée dans des établissements catholiques, inscrite au catéchisme puis aux louvettes, je ne me suis pas posée beaucoup de questions avant l’âge de 17/18 ans.

A la Toussaint 1998, j’ai eu la joie de participer au rassemblement des guides ainées à Paray-le-Monial et dans la basilique lors de la dernière veillée, je me suis posée la question pour la toute première fois de savoir si Dieu n’essayait pas de me dire quelque chose. Mais ma réponse était claire, non, je ne donnerais pas toute ma vie au Christ.

A Paray-le-Monial et dans la basilique lors de la dernière veillée, je me suis posée la question pour la toute première fois de savoir si Dieu n’essayait pas de me dire quelque chose.

C’est cette même année, au retour de ce pèlerinage que j’ai appris qu’une de mes petites sœurs était très malade. Deux ans pendant lesquels j’ai vraiment pu découvrir la puissance de la prière, le réconfort de se jeter dans les bras de la Vierge Marie et cette espérance dans le Seigneur qui me persuadait que ma sœur allait guérir. Durant ces deux années (qui correspondaient à mon année de terminale et à ma première année de fac), je me suis approprié ma Foi, je n’allais plus à la messe parce que cela faisait partie des activités du weekend, j’allais à la messe parce que je savais que Dieu m’y attendait. J’étais également, durant cette période engagée en tant que cheftaine de louvettes puis de guides, je faisais le catéchisme pour des collégiens et j’aimais aller à la messe en semaine avec mes amies.

Heureuse et épanouie, je l’étais ! Avec toujours en arrière-plan, cette question : Et si Dieu m’appelait?

Heureuse et épanouie, je l’étais ! Avec toujours en arrière-plan, cette question : « Et si Dieu m’appelait ? ». Cette question qui m’a d’ailleurs été posée un jour par un prêtre en me glissant dans la boite aux lettres un petit prospectus avec juste ces quelques mots : « Si par hasard tu as déjà pensé à une vocation religieuse… ». Ce fut le déclic ! Oui, Dieu m’appelait à quelque chose ! Mais à quoi ? Pendant ce temps-là je poursuivais mes études et me voilà professeur des écoles. Après une première année en classe de maternelle, je décide de partir un an en mission, et je suis envoyée auprès des sœurs apostoliques de St Jean en Guinée pour y être enseignante en classe de CE1. Je découvre une autre réalité que celle d’enseigner à Senlis. Des moments parfois difficiles bien sûr, mais toujours cette certitude d’être au bon endroit, là où le Seigneur me voulait pour cette année-là. Je rentre en France avec au plus profond de mon cœur la certitude que Dieu a un projet précis pour moi ! Mais lequel ? Il me faudra cinq ans pour décider de répondre une première fois de manière concrète en vivant trois mois de postulat chez les sœurs apostoliques de St Jean. Mais ce n’était clairement pas là que le Seigneur m’appelait ! Il m’aura fallu encore dix ans pour comprendre où Il me voulait.

Dieu est patient… et il a insufflé petit à petit ce désir grandissant en moi de le suivre en tant que Vierge consacrée.

Aujourd’hui enseignante spécialisée au sein d’un dispositif ULIS collège (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), c’est auprès de nos élèves les plus fragiles que je suis à ma place depuis maintenant neuf ans, avec toujours au fond de mon cœur cet Amour du Christ et ce désir de le suivre d’une manière toute particulière. Dieu est patient… et il a insufflé petit à petit ce désir grandissant en moi de le suivre en tant que Vierge consacrée. C’est donc avec une joie immense et remplie de confiance et d’espérance que j’ai été consacrée dans l’ordre des Vierges consacrées le 2 février 2025 à la cathédrale de Senlis (dans laquelle j’ai été baptisée il y a 43 ans, le jour de mes un mois, jour de la solennité de la Pentecôte !) afin de répondre à ma vocation de baptisée à cette place toute particulière que le Seigneur avait préparée pour moi.

Février 2025

 

CONTACT

Père Martin de Hédouville
responsable du Service des vocations
m.dehedouville@gmail.com

L’ORDRE DES VIERGES (Ordo Virginum),
Explication de Jocelyne Roscouët

Dans les premiers temps du christianisme, des femmes ont ressenti un appel à se lier étroitement au Christ et, de ce fait, à ne pas se marier. Qu’une jeune fille vierge renonce ainsi au mariage était perçu négativement et pouvait la conduire au martyre, témoignage suprême de sa fidélité au Christ.

Au IVe siècle, cet appel a été reconnu comme tel par l’Eglise, sous la forme d’une consécration nuptiale, liturgique et solennelle, conférée par l’évêque, et ce, avant que se forment les communautés religieuses. A une époque où les femmes ne travaillaient pas de manière autonome pour subvenir à leurs besoins, les vierges consacrées restaient dans leur famille et s’engageaient dans les œuvres de charité de l’Eglise locale. Ce fut le cas, dans notre pays, de Geneviève, sainte patronne de Paris et de Nanterre, qui reçut la consécration des mains de l’évêque d’Auxerre, saint Germain l’Auxerrois.

Par son baptême, la vierge consacrée est insérée dans l’Eglise et dans sa mission. Par sa consécration, elle assume un rôle particulier en restant enracinée dans son Eglise diocésaine. Elle est appelée à vivre d’une manière spéciale les « épousailles » que Dieu offre à chaque être humain dans le baptême et, par sa prière intense et contemplative du mystère de l’Alliance, à hâter le jour où les « Noces de l’Agneau » avec l’humanité seront pleinement réalisées. Elle est signe de l’amour de l’Eglise pour le Christ.

Dans les siècles suivants, entre autres en raison du développement des communautés religieuses, la consécration des vierges ne concerna plus que des moniales cloîtrées. C’est le concile Vatican II qui la remit à l’honneur et c’est en 1971 que les évêques purent de nouveau conférer publiquement la consécration des vierges à des femmes vivant dans le monde.

Actuellement, elles sont environ 600 en France et plusieurs milliers dans le monde. A noter que la consécration n’est pas donnée à des femmes très jeunes. Les candidates doivent faire preuve d’équilibre et de maturité, d’aptitude à mener une vie de prière dans la solitude au cœur d’un monde agité et riche de sollicitations en tout genre.

Les quatre moments spécifiques du rite de consécration :

  • L’appel : dialogue entre l’évêque et la candidate.
  • Le propositum (la décision de virginité): après la litanie des Saints et entre les mains de l’évêque, la candidate prononce son engagement à vivre dans le célibat et la chasteté pour suivre le Christ.
  • La prière solennelle consécratoire.
  • La remise des insignes : le voile, l’anneau, le livre de prière de l’Eglise (bréviaire), la lumière.

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