La fête de l’Épiphanie
Le premier dimanche après Noël, nous fêtons l’Epiphanie qui commémore la visite des Rois Mages à l’enfant Jésus. Cette célébration, riche en symboles et en traditions, est souvent tournée vers les trois mages, venus de contrées lointaines. Et si cette fête nous invitait, au-delà de son exotisme, à plonger au plus profond de nous-mêmes, là où raison et foi se rencontrent.
La Raison : une quête de la vérité
Quelques jours après le mystère de Noël, les rois mages, guidés par une étoile, entreprennent un long voyage pour rendre hommage à l’enfant Jésus. L’Épiphanie est une fête de la foi mais pas seulement. Car les mages étaient des savants de leur époque, des astrologues et des érudits, des hommes de science et de raison avant tout. Leur voyage n’était pas d’abord et uniquement motivé par une révélation divine, mais par une observation scientifique des étoiles. Cette dimension de l’Épiphanie souligne l’importance de la raison et de la connaissance dans la quête de la vérité. La foi et la raison ne sont pas opposées, mais complémentaires. Ensemble, elles permettent une compréhension plus profonde du mystère divin.
La Foi : Une quête Spirituelle
La quête des mages symbolise la recherche spirituelle de l’humanité, une quête de vérité et de sens. La foi, celle des rois, est une ouverture à une réalité qui les dépasse en tant qu’hommes, une reconnaissance de la présence divine dans le monde. Les cadeaux offerts par les Mages – l’or, l’encens et la myrrhe – représentent la dignité royale de Jésus, vrai Dieu né du vrai Dieu, qui a pris chair de la vierge Marie et s’est fait homme avant de souffrir sa passion et de mourir sur la croix pour nous les hommes, et pour notre salut. Nous aussi, nous croyons en tout cela en récitant le Credo.
Par la fête de l’Épiphanie, nous fêtons l’anniversaire de la rencontre entre Dieu et l’humanité tout entière. Une rencontre qui a lieu encore aujourd’hui, en nous, dès que nos cœurs s’ouvrent à Dieu.
Une rencontre entre foi et raison
L’Épiphanie nous invite à une rencontre entre la foi et la raison. Elle nous rappelle que la quête de Dieu peut être guidée par une révélation spirituelle, mais aussi par une exploration intellectuelle. Les sages, en suivant l’étoile, ont utilisé leurs connaissances et leur sagesse pour trouver le chemin vers Jésus. Cette démarche montre que la foi n’exclut pas la raison, mais l’englobe et la transcende. La foi peut inspirer la raison en lui donnant une direction et un but, tandis que la raison peut approfondir et enrichir la foi en la rendant plus réfléchie et plus consciente.
Fides quaerens intellectum
Cette expression latine de saint Anselme signifie que la foi est en quête de compréhension, que foi et raison se complètent, s’enrichissent mutuellement. La fête de l’Épiphanie en est l’exemple. Ce dimanche, nous fêtons l’anniversaire d’une rencontre qui a eu lieu il y a bien longtemps : entre Dieu et l’humanité tout entière. Mais cette rencontre a lieu encore aujourd’hui en nous dès que nos cœurs s’ouvrent à Dieu, le cherchent avec une foi sincère et un esprit éclairé. « Foi et raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever », disait Jean-Paul II. Dans la pratique, les choses peuvent être un petit peu plus compliquées. Alors, profitons-en pour suivre l’exemple des Rois Mages, laissons nos certitudes dans nos palais, entreprenons notre propre quête spirituelle, guidés par la lumière de la foi et la sagesse de la raison.
3 janvier 2025
C. Montsarrat
Prière
Avec l’Épiphanie, l’Église célèbre la manifestation de Dieu aux hommes, en la personne de Jésus-Christ. L’évocation des mages venus d’Orient rappelle la dimension universelle du message évangélique. A cette occasion, nous pouvons prier avec l’hymne de l’office du soir du jour de l’Épiphanie.
Tout le ciel s’emplit
D’une joie nouvelle :
On entend la nuit
Dire la merveille,
Fête sans pareille :
Le Sauveur est né,
L’Enfant-Dieu nous est donné.
Le Seigneur paraît,
Verbe de lumière :
L’univers connaît
La bonté du Père.
Dieu sur notre terre
Vient tracer la voie
Où chemineront nos pas.
Avec les bergers,
Avec tous les sages,
C’est le monde entier
Qui vers lui s’engage
Pour voir le visage
De l’Amour vivant
Qui pour nous s’est fait enfant.
Gloire à Jésus Christ,
Gloire au Fils du Père !
Gloire à son Esprit
Dont l’amour éclaire
L’éclatant mystère
Qui remplit le ciel :
Gloire à l’Homme-Dieu, Noël !