
Ecclesia Cantic : la création musicale au service du chant sacré !
Depuis 2016, Ecclesia Cantic rassemble des jeunes de 18 à 35 ans autour du chant liturgique. Formations, concerts et évangélisation : un véritable laboratoire musical au service de la foi, dont la 7e édition a réuni 1 300 jeunes à Paris, portés par la beauté du chant sacré.
Qu’est-ce qu’Ecclesia Cantic ? Créée en 2016, l’association Ecclesia Cantic rassemble des initiatives destinées aux jeunes de 18 à 35 ans afin de soutenir la qualité du chant liturgique et la beauté des célébrations dans les diocèses. Le projet phare est le rassemblement tous les dix-huit mois dans une ville de France avec des concerts, formations, témoignages et enseignements. 1 300 jeunes, 100 volontaires et 60 intervenants professionnels ont participé à l’édition 2025, sur le thème de l’Eucharistie.
Tout au long de l’année, des week-ends de formation, un concours de composition, un album et un podcast sont également proposés.
À première vue, le chant d’église sous sa forme polyphonique a cappella pourrait sembler un style érudit, inaccessible à un grand nombre de fidèles. Cependant, l’intuition fondatrice d’Ecclesia Cantic repose sur la conviction que la polyphonie chorale, étant un objet souple s’adaptant à presque toutes les situations liturgiques, permet une composition entièrement orientée vers l’élévation spirituelle de toute l’assemblée. Ecclesia Cantic Anthologie se veut la vivante illustration de cette intuition.
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Louise de Maisonneuve nous partage dans La Croix, la beauté de cette nouvelle éditionn :
Les samedi 29 et dimanche 30 mars 2025, 1 300 jeunes se sont rassemblés à Paris dans le cadre de la 7e édition d’Ecclesia Cantic, autour du chant liturgique.
Dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, 1 300 voix de jeunes entre 18 et 35 ans résonnent en chœur pour entonner le chant d’entrée « Vous tous qui peinez ». « Incroyable, la ferveur de ces jeunes », murmure-t-on à la sortie. Car Mgr Ulrich, archevêque de Paris, a souhaité que la 7e édition d’Ecclesia Cantic, s’intègre au programme de réouverture de la cathédrale.
Un nouvel élan pour cet événement créé en 2016 autour du chant liturgique, mêlant enseignements et évangélisation. Deux jours mettant en lumière les liens profonds entre la foi et le chant. « La musique a permis de tout enclencher »
Devant l’Institut Sainte-Geneviève, qui accueille les participants, Vincent 29 ans, feuillette attentivement son carnet d’Ecclesia Cantic. Il hésite encore entre la cinquantaine d’enseignements proposés dans l’après-midi. Ce professeur au conservatoire de Torcy (Seine-et-Marne) a découvert la foi par le chant il y a trois ans. « En rentrant dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris, raconte-t-il, la pureté du chant et les émotions que j’ai ressenties m’ont sidéré. » Alors non croyant, « la musique a permis de tout enclencher ». Depuis, il a effectué plusieurs retraites et anime des messes, particulièrement touché par la communion entre l’animateur et l’assemblée.
Chanter ensemble, c’est aussi s’appuyer les uns sur les autres, dans une harmonie partagée. « On chante, on marche, on prie » : les secrets du succès des routes chantantes.
Une expérience qui fait écho à celle de Vincent, 30 ans, venu de Belgique pour le week-end. Son cheminement a été plus progressif. Après la perte de son père à 14 ans, il était « révolté ». Mais le chant liturgique, par sa beauté et son caractère sacré, lui a « ouvert le cœur » et permis de revenir vers Dieu. « Dieu est passé par cet outil, confie-t-il. La foi part d’une rencontre, et le chant a permis cet éveil. »
Faire résonner la parole de manière incarnée Le chant liturgique est aussi un moyen d’approfondir la foi et de l’incarner pleinement. Nombreux sont ceux qui retrouvent leurs amis de la chorale paroissiale. Spontanément, des voix s’élèvent. Les genoux fléchissent au rythme de la mélodie, c’est tout le corps qui est impliqué. « La parole vibre en moi », confirme Annaïc Moquet, 26 ans, pour qui le chant est indispensable pour mieux ancrer et développer sa foi. « En chantant, je prie encore plus, ça me transporte. Ce qui est dit dans le texte me parle », confie cette musicienne professionnelle venue de Laval, qui y anime des messes. L’alliance du corps, de la parole et du groupe lui permet d’affirmer : « Sans le chant, je n’aurais pas été aussi proche de Dieu ». Le chant liturgique : une prière ? C’est là toute la puissance du chant liturgique : il ne se limite pas à l’intellect, il touche l’âme et fait résonner la parole de manière incarnée. Marie-Noëlle Lancien, dominicaine de 59 ans, musicienne professionnelle spécialisée en grégorien et intervenante à Ecclesia Cantic, le confirme : il « rassemble le corps, l’esprit et la communauté, il y a un aspect global ».
Mais le chant liturgique ne s’arrête pas à une dimension intérieure, et Ecclesia Cantic place l’évangélisation au cœur de son projet. Dimanche, tous les participants ont été envoyés dans 37 paroisses d’Île-de-France.
Samedi matin, dans une démarche jubilaire, les 1 300 jeunes ont effectué une procession entre Saint-Sulpice et Notre-Dame. L’après-midi, une chorale, en lien avec Anuncio, est allée chanter dans les rues de Paris. Le grand concert ouvert à tous du dimanche à Saint-Sulpice s’inscrit aussi dans cette démarche.
Chanter pour « toucher les cœurs », voilà ce que recherchent la plupart des participants. Une voix c’est intime, la donner est très précieux », observe Annaïc Moquet, qui estime « partager ce qu’elle a reçu ». Dans cette logique d’évangélisation, Nicolas Baude, photographe de 30 ans, a créé une chorale en Vendée afin d’animer les messes de mariage, partant du constat que les couples qu’il accompagnait étaient souvent éloignés de la foi. « L’objectif est de créer du soutien à la liturgie et au prêtre mais aussi de toucher les gens, et de les réconcilier avec l’Église. »
Mai 2025
Photo : Ecclesia Cantic