Comment consentir 
à la vulnérabilité ?

Consentir à la vulnérabilité ? Avec quels appuis, quelles ressources psychologiques et spirituelles ? Ce sont les questions abordées le 30 janvier 2021 lors d’une rencontre (en visio) avec Catherine des Moutis, psychologue et responsable d’un Groupe d’Entraide Mutuelle, et le P. Charles Roboam, curé de la paroisse d’Herblay, responsable diocésain du service de la diaconie.

Près de 40 personnes ont participé  à la conférence « Consentir à la vulnérabilité » proposée par le Service de la Pastorale en santé mentale du diocèse de Pontoise. Avec la participation de Catherine des Moutis, psychologue, et du père Charles Roboam, prêtre diocésain, responsable de la diaconie.

Lors de cette conférence, Catherine des Moutis a d’abord défini la vulnérabilité comme une possibilité d’être blessé. Elle s’est donc attachée à ces conditions de possibilité, avec deux questions : « Qu’en est-il du consentement à la vulnérabilité quand les défenses sont une question de vie ou de mort ? » Et : « Qu’en est-il quand la blessure a déjà eu lieu ? »

Elle a ensuite montré que la condition d’un consentement à la vulnérabilité, c’est la confiance. Les participants ont alors réfléchi à la façon dont un espace de confiance se construit.

« Qu’en est-il du consentement à la vulnérabilité quand les défenses sont une question de vie ou de mort ? »

Dans un deuxième temps, Catherine des Moutis s’est référée à deux approches qui pensent la vulnérabilité dans ses potentialités, entre risques et opportunités, ouverture de possibles : avec un détour par la géographie, en abordant les notions de risque, et de catastrophe, puis les théories, très présentes dans la pensée contemporaine, du care, tout ce qui touche au prendre soin et qui de ce fait propose une pensée sur la vulnérabilité. (En savoir plus sur « le care »)

Elle a enfin témoigné de son expérience des groupes d’entraide mutuelle, exemple concret de la mise en œuvre des potentialités d’une vulnérabilité consentie.

Le Père Charles Roboam, responsable du service de la diaconie du diocèse de Pontoise, a ensuite pris la parole et débuté son intervention par cet hymne de la prière des laudes : « Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? ». Magnifique hymne qui dit bien combien Dieu lui-même consent à la vulnérabilité !

La notion de vulnérabilité est bien présente dans la Bible, et nous l’avons découvert à travers l’histoire d’Elie, grand prophète à qui Dieu se révèle dans le souffle léger de la brise dans le Premier Livre des Rois. (Chapitre 19, verset 12)

Tous les grands prophètes dans l’histoire de la Bible nous montrent leur limite, leur pauvreté. Dieu ne condamne pas ces fragilités, au contraire. Il les assume. La croix de Jésus, c’est bien cette Humanité blessée, fragilisée, défigurée, qu’il prend sur lui, pour la relever et nous conduire sur un chemin de liberté. Dans l’évangile selon saint Jean, Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. ».

Dieu ne condamne pas ces fragilités, au contraire. Il les assume. La croix de Jésus, c’est bien cette Humanité blessée, fragilisée, défigurée, qu’il prend sur lui, pour la relever et nous conduire sur un chemin de liberté.

Le Père Charles Roboam a ensuite commenté l’Evangile du jour, le récit de la Tempête apaisée dans l’Evangile de Marc, où Jésus interpelle les disciples sur leur foi, au cœur des difficultés. La foi n’est pas quelque chose d’acquis, et Dieu peut nous aider à avoir foi en l’Homme.

Il s’est aussi appuyé sur le récit de la guérison du paralytique à Capharnaüm (Mc 2, 1-12). Jésus, après l’avoir guéri ne dit pas au malade « laisse ton brancard et retrouve ta liberté » mais :  « prend ton brancard ». Ce brancard fait partie de son expérience de vie. Maintenant, il est capable de continuer sa marche, en portant son brancard. En ayant fait cette expérience, je peux ainsi aider d’autres à croire que c’est possible.

Cette formation, comme bien d’autres, n’a pas donné de recettes « toutes prêtes ». Elle a ouvert des pistes de réflexion, pour mieux vivre, soi-même et avec les autres. Pour grandir en Humanité et dans la Foi.

Any Tournesac
Janvier 2021

 

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L’Eglise catholique en Val-d’Oise propose très régulièrement des formations destinées à tous, notamment dans le domaine de la santé. Pour pouvoir accueillir le plus grand nombre, les coûts de participation sont toujours très bas, parfois seulement quelques euros.
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CONTACT
Any TOURNESAC
En charge de la Pastorale en Santé Mentale

16, chemin de la Pelouse
95300 Pontoise
sante.mentale@catholique95.fr
Tel : 06.12.95.97.64

Qu’est-ce que la diaconie ?

La Diaconie désigne les divers engagements sociaux des communautés chrétiennes, elle est la mise en œuvre de l’Evangile de Jésus-Christ au service de la personne, notamment des plus pauvres, mais elle est beaucoup plus vaste que le caritatif, elle touche et fonde toute vie chrétienne.

L’emploi de ce terme donne l’occasion de revisiter les fondements théologiques de l’action solidaire et d’en montrer la dimension spirituelle. La notion de diaconie et son origine historique ont été rappelées par Benoît XVI dans l’encyclique intitulée « Deus caritas est » (Dieu est amour »). 

Que sont les groupes
d’entraide mutuelle (GEM) ?

Les GEM sont des « club ouverts » où les personnes handicapées peuvent se retrouver entre elles. Ils se définissent comme un collectif de personnes animées d’un même projet, qui, pour développer ce projet, doit trouver un cadre (généralement le soutien d’une association et un lieu qu’il puisse investir comme sien), l’aide de quelques personnes (animateurs salariés ou bénévoles) ainsi que des moyens financiers. Les groupes sont en général, mis en oeuvre par des associations d’usagers afin de promouvoir la participation des adhérents. Ils sont un outil d’insertion dans la cité, de lutte contre l’isolement et de prévention de l’exclusion sociale de personnes en situations de grande fragilité.
Les GEM doivent établir des relations avec les équipes de santé mentale et formaliser, autant que possible, ces relations par convention, afin de garantir l’accès au soin des adhérents


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