Pierre-Marie, nouvel aumônier
de la Maison d’Arrêt d’Osny

Quand je réfléchis à la manière de témoigner de la réalité de la prison, un mot habite tout de suite mon esprit : le mot « silence ». Mais comment exprimer le silence ?…

Silence devant la découverte de ce lieu où l’humain parait parfois bien difficile à percevoir. Les relations y sont tendues, bien souvent à la limite de l’explosion en raison d’un univers carcéral des plus oppressant car tellement restreint.

Silence face au bruit permanent : cris, portes qui claquent ou contre lesquelles on cogne avec violence.

Silence face à ces personnes qui tournent en rond dans une cour de promenade, longeant des murs surmontés de barbelés ou de filets et ayant, pour seul horizon, encore des murs et la vue des fenêtres des cellules.

Puis, au détour d’un regard, d’une parole échangée, d’un geste, d’une larme, d’un sourire, l’Espérance renaît, l’humain reprend sa place.

Et quand vient le soir, à l’heure du cœur à cœur avec le Seigneur, les situations, les visages des personnes détenues et des surveillants se font présence. Alors, il ne reste plus que mes mains ouvertes dans le silence et la présentation… Paix du cœur et joie intérieure.